Après
trois nuits dans cette guesthouse aux draps douteux (le Wheeler's) et aux chambres sans
fenêtres (mais pas chère), on s’envole pour Bornéo.
Kuching,
où nous arrivons, a tous les attraits des anciennes petites villes coloniales.
Très accueillantes et encore assez authentique. Nous dormons au
« Nomad », oùl’on se sent un peu comme dans une collocation. Aménagé
dans un appartement, avec des dortoirs où nous sommes seuls à dormir, la salle
de bain au fond du salon, après la cuisine, la table où tout le monde vient
manger son petit dèj’ à n’importe quelle heure… c’est une ambiance que je
n’avais encore jamais ressentie auparavant. Le proprio est guide et est en
déplacement dans l’état voisin. Son ami qui le remplace, Sullivan, nous met
tout de suite à l’aise, nous proposant des toasts malgré qu’il soit presque
l’heure du déjeuner.
Kuching
est agréable, tranquille et en même temps assez vivante (quand nous y étions en tout cas). Mais cette ville est
surtout le point de départs d’une multitude d’excursions d’une journée.
Nous
en avons donc profité pour nous rendre au « Jong’s Crocodile farm »,
où nous aovns pu en aèrendre un peu plus sur ces incroyable sauriens qui
peuplent (pour combien de temps encore ?) les marais et les estuaires de
la région. Il est bon de savoir qu’un mâle de l’espère Crocodylus porosus (ou
crocodile marin) peut atteindre environ 7 mètres. Durant la visite, nous avons
pu voir quelques clichés de membres humains (jambes, torses, bras) retrouvés
dans l’estomac de ses seigneurs cuirassés, ça calme.
C’est
qu’on ne rigole pas avec ça sur l’ile : même si les attaques ne concernent
généralement que les enfants, le risque est présent. Les morsures sur adultes
ont été signalées. Je vous jure que quand vous voyez les os du crâne et de la
mâchoire, on comprend tout de suite : la longueur de sa gueule faisait
approximativement les deux tiers de mon bras !
Nous
avons vu l’un des grands pères de la ferme, mesurant 4 à 5 mètres et c’est déjà
un beau bébé !
Le
supposé clou de la visite nous a un peu laissé sur notre faim : Le
nourrissage sur corde suspendue n’a pas tenue toute ses promesses de sauts tant
ces animaux sont, semble-t-il, sur alimentés. Malgré tout, c’était une chouette
visite au final !
Le
lendemain, nous sommes allés rendre hommage à notre cousin éloigné :
l’orang-outan. Avec Sullivan, notre guide-réceptionniste du
« Nomad », nous nous sommes rendus au centre de réhabilitation de
Somongo pour assister à la séance de nourrissage des primates.
En
plein milieu de la jungle une plateforme de bois avec un ranger et des fruits,
et le silence. Nous sommes une vingtaine à attendre le signal radio de
l’approche d’un individu au poil roux. Mais, étant en pleine saison des fruits,
les animaux n’ont pas un réel besoin de venir se réapprovisionner et l’attente
se fait longue.
Voyant
qu’aucune bête ne se décide à venir, le ranger nous propose d’aller à la
rencontre de l’une d’entre elle. 20 min plus tard, nous voyons pour la première
fois un Orang-outan hors d’une cage.
C’est magique.
La
(c’est une femelle) voir se déplacer avec une telle aisance entre les branches,
voir ses mimiques faciales et ses yeux, sa manière de prendre la nourriture et
de la manger, tout cela nous rappelle que, finalement, nous ne sommes pas si
loin l’un de l’autre dans l’arbre phylogénétique des primates.
Cela nous
questionne aussi sur quel genre d’animal nous sommes pour anéantir de la sorte
nos cousins ? Quelle légitimité avons-nous de pouvor jouer aux dieux et
décider quelle espèce survivra ou non ? S’agissant de notre espèce, je ne
suis pas sûr que méritions notre « supériorité », vu ce que nous en
faisons. Il n’y a jamais eu autant d’espèce en danger au même moment sur terre
que maintenant, jamais eu autant d’espèces qui disparaissent (sans compter les
grandes extinctions naturelles) aussi rapidement que maintenant… Moi ça me fait
honte.
Qui
pourra encore apprécier le spectacle d’un orang-outan s’élevant dans la cime
des arbres pour trouver refuge dans la canopée quand il n’y aura plus de
forêt ? Comment pourra-t-on expliquer à nos enfants que nous avons laissé
faire ça ?
Quand
je vois mon cousin orange, je suis ébahi et mal à l’aise. Et toutes ces
questions que je me pose actuellement me rendent simplement triste.
Pour
nous remonter le moral, notre guide nous amené voir les
« Longhouses » plus au sud, dans les montagnes.
Ces édifices sont en
fait des maisons côtes-à-côtes construites sur une même plateforme : on
monte sur celle-ci et toute les maisons se succèdent. Plusieurs dizaines de
familles étaient réparties sur 3 maisons longues dont le plancher est fait de
bambou, renouvelé chaque année.
Une maison traditionnelle n’a pas beaucoup de
pièces : une qui fait office de salon-chambre à coucher-cuisine et une
autre, à l’étage, pour faire office de garde-manger et stockage de matériel.
Tout au long de a visite notre guide nous explique les traditions locales,
entre autre celle qui constituait à couper les têtes de ses ennemis, les faires
sécher et les garder dans a maison comme trophée et porte-bonheur. Plus il y en
a, plus on est respecté. Cette tradition aurait disparue, mais les têtes ne
doivent pas être jetées, cela porterait malheur… Qui sait où elles sont donc
entreposées de nos jours ?
Enfin,
notre dernière destination dans l’état de Sarawak est le Bako National Park.
Pour y aller, nous prenons le bus, puis le bateau et enfin nous arrivons, à
marée basse, sur la longue plage qui amène au QG du parc.
Dès
le premier jour de randonnée, nous observons sur notre chemin 3 espèces de
singes ! Les premiers peuvent se être vus facilement car ils n’ont peur de
rien : Les macaques sont de sacrés petits chapardeurs. Ils ont failli nous
voler le sac dans lequel je n’avais pourtant mis aucun nourriture !
Mathilde a du batailler pour qu’il le lâche !
Nous
avons vu aussi des Colbinae argentées, des singes un peu plus craintifs que
nous avons, je crois eu de la chance de voir aussi bien, près de la jetée alors
que nous commencions notre marche.
Enfin,
nous avons vu, au bord d’une plage, une petite famille de nasiques. Ces singes
se caractérisent par un nez fort proéminent qui ne cesse de grandir pendant
toute leur vie ! Chez les mâles, il serait un argument de choc pour
séduire ses dames ainsi qu’une caisse de résonance lorsqu’il hurle.
Dans
notre cas, le mâle que nous avons observé s’est manifesté en faisant craquer
une branche, ce qui nous a tout les deux faits sursauté ! Ainsi posé sur
sa branche, le maître des naséiformes nous a toisé en mangeant un fruit. Le
temps de quelques photos et monsieur repartait en quête du pat de résistance,
toujours aussi peu pressé.
Les
balades que nous avons fait nous on permi de voir la multitude de types de
forêts que compte la réserve. Les forêts humides aux sols marécageux, les
forêts d’arbres à feilles caduques, les forêts sur éboulis rocheux, les forêts
clairsemées sur les plateaux de grès, les landes à népenthès (de superbes
plantes carnivores en forme de tubes)…
Bref, c’était magnifique ! Je crois
n’avoir jamais autant sué de toute ma vie, mais les animaux étaient au
rendez-vous. Nous avons vu une multitude d’espèces d’insectes, du phasme au
scorpion, des reptiles ; lézards en pagailles, tortue d’eau douce, vipères
arboricoles, serpents lianes, vipères terrestres, quelques serpents non
identifiés, brefs, mon petit paradis ! Sans compter les singes, les
oiseaux et les crustacés : des crabes violonistes dans la mangrove, des
bernard-l’hermites traversant les sentiers… Une faune des plus variée, pour
notre plus grand plaisir !
Ces
deux jours de treks resteront indéniablement comme un très grand moment de mon
voyage, il n’y a aucun doute !
Mais
l’avion n’attend pas. Ce passage rapide sur Bornéo sera suivit de bien
d’autres, il n’y a pas moyen que je laisse ma terre promise dépérir sans que
j’y retourne (avec Eva) !
Tamagochi à tous !
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