samedi 31 décembre 2011

Objectif Myanmar

Siem Reap - Bangkok
Notre voyage vers Bangkok fut des plus eprouvants : nous n'étions de loin pas les seuls à vouloir rejoindre la capitale thaïlandaise, il y avait un monde fou sur cette autoroute ! A croire qu'il y avait un concert de Johnny Hallyday sur la place centrale de la ville... pour compliquer un peu plus le trajet, après les formalités (longues une fois encore) de douanes, il y a eu un accident qui avait plutôt l'air d'être grave... résultat : une heure et demi de bouchon, parce que non seulement les voitures sont nombreuses, mais en plus elles s'arrêtent toujours pour voir ce qui c'est passé ! Notre patience, qui a pourtant été mise à l'épreuve à maintes reprises, commence à laisser place à de la frustration. Mais le coup final survient lors de notre entrée dans la ville. Il a fallu que nous arrivions le jour de l'anniversaire de sa seigneurerie le roi de Thaïlande. Je n'ai vraiment rien contre lui, mais pourquoi devait il fêter son anniversaire ce jour là ? Faudra que je lui écrive à l'occasion.
Inutile de dire que la ville était en pleine effervescence que les gens venaient de partout, des feux d'artifices par ici, un karaoké dans la rue là... c'est avec beaucoup de peine que le tuktuk qui nous amenait à notre guesthouse (située à l'opposé de l'endroit où le bus nous avait déposé) à réussi à se frayer un chemin.
Enfin, nous sommes arrivés vivants mais sans ongles dans notre dortoire. La nuit fut plus qu'essentielle pour nous remettre d'aplomb.
Stress à Bangkok
Cette journée là fut d'une rare intensité : dans une mégalopole débordante de vie, nous devions faire notre visa, changer des baths contre des dollars impeccables et réserver notre vol pour Yangon.
L'ambassade du Myanmar s'est distinguée de loin : une file d'au moins 30 personnes attendait devant papiers en main. Malgré le stress de ne pas savoir si nous pourrions avoir un visa en mode express (on partait le lendemain) tout c'est bien déroulé et la paprasserie était expédiée en une heure ! Quelle efficacité !
Pour nous relaxer, on s'est permis un bon gros MacDo, comme on en avait pas vu/mangé depuis... très longtemps !
Si vous devez retirer des dollars à Bangkok, voici la marche à suivre : trouver la banque qui ne prélève pas de taxe sur les retraits, retirer des baths (monnaie thai), trouver un bureau de change au taux le plus avantageux et vérifier la qualité des billets avant de signer le reçu. Ça à l'air simple comme ça, mais quand vous devez faire 2-3 kilomètres entre chaque bâtiment, le temps passe bien vite !
Enfin, après avoir retiré nos passeports, il ne reste que le vol a payer. En dernière minutes il faudra compter 215 frcs pour un aller/retour Bangkok/Yangon. C'est cher...
Mais on a pas trop le choix, vu les prix des autres compagnies !
Finalement, on pas eu trop de problèmes et tout c'est bien enchaînés, cette journée est un franc succès d'efficience et d'efficacité. Je me permet même le luxe d'aller me faire tondre les cheveux et raser la barbe. J'ai alors retrouvé tout mon charme ! :-)
Le seul point noir de cette journée sera les non-reponses des hôtels pour la réservation d'une chambre à Rangoon. Arriver sur place sans chambre pour dormir promet encore quelques aventures...
Une arrivée compliquée
La journée du lendemain est dédiée à la mise à jour de nos blogs et à faire les derniers achats avant le décollage.
On stress un peu pour arriver à l'aéroport et dans le taxi, je me rend compte que ma prochaine venue dans cette ville sera synonyme de retrouvailles avec ma chère et tendre ! A cette pensée, la Birmanie ressemble à une ultime épreuve avant le réconfort de celle que j'ai lâchement abandonnée sur le tarmac helvète.
Comme prévu, il ne fut pas simple de trouver une chambre pour la nuit. Et si nous en avons trouvé une (chère, mais on a pu dormir) c'est entièrement grâce au personnel de l'hôtel décrit comme la référence pour les backpackers à Yangon. Il s'agit du "Mother Land Inn II" que je remercie pour tout ce qu'elles ont fait pour nous.
"L'Everest Hôtel" n'est pas un établissement propre et net comme pourrait le laisser suggérer le prix de la chambre (18$, la double la plus chère que nous ayons jamais prise). Les lits étaient crades, la douche était infâme, bref, on voulait pas dormir une nuit de plus dans ce taudit aux tarifs exorbitants. Une fois de plus, les receptionnistes du "Mother Land Inn II" nous ont aider à prendre un bus pour Bagan et pour y trouver un hôtel.

Voir Bagan et mourir...

Le voyage c'est déroulé d'excellente manière dans un bus avec, chose rare, assez de place pour mes jambes et sur des routes de très bonnes qualités (contre toute attente) et on est même arrivé avec une heure d'avance. Comme quoi, faut pas juger avant d'expérimenter !
Sauf qu'à cette heure là notre guesthouse est fermée et le veilleure de nuit nous soutient qu'il n'y a plus de place, malgré le fait qu'on ai réservé avant. Heureusement, notre chauffeur de calèche connaît un hôtel pas trop cher et qui a de la place. On fonce au trot à l'Eden Motel qui nous offre une chambre pour 15 dollars avec première nuit (ou ce qu'il en reste) gratuite. On se dit Banco ! On prend !
Le lendemain avec notre fidèle cocher, on parcours le territoire des temples de Bagan en calèche. Et c'est une toute nouvelle architecture qui s'offre à nous avec un style bien particulier qui contraste grandement avec la grandeur des temples d'Angkor. Les lignes sont plus basiques, les temples sont en fait un amoncellement complexe de Legos d'époques (des briques, quoi !).
Ce qui fait l'originalité du site, un peu comme Angkor, c'est l'innombrable quantité de ces temples : on en dénombrerait plus d'un millier ! Dans un style qui se ressemble assez, on en trouve de toutes les tailles et on en prend pleinement conscience lorsque l'on monte sur un de ces grands temples : on découvre une myriade de toits pointus tout autour de nous, c'est hallucinant !
Leur construction s'est échelonnée sur plusieurs centaines d'années, chaque souverain prenant bien garde à faire construire son quotas de Vat, Paya et Patho (ce sont plusieurs sortes de temples différents).
Cette première journée ne nous pas suffi et on remet ça le lendemain, mais en vélo ! Encore plein de belles choses avec comme apothéose, le lever de pleine lune sur juste à coté d'un des temples les plus imposant. Un moment inoubliable, dommage que mon appareil photo n'ai plus de batterie...
Pour notre dernier jour à Bagan, au vu de nos envies différentes, on s'est séparé pour la journée avec Fabien.
Pour ma part, j'ai flané dans les ruelles qui bordent l'Ayeryawaddy (le fleuve local) où personne n'a manqué de me saluer. On m'a aussi proposé de jouer avec des enfants à la toupille, j'ai même été aéré avec une sorte d'éventail par une dame, comme un prince !
Voilà, on attend le bus pour Mandalay, l'ancienne capitale et ses rues chargées d'histoires...

Encore une fausse nuit

Le  bus qui nous a transporté de Bagan à Mandalay était de moins bonne facture que le préçédent, mais plus rien ne nous fait peur désormais : résolus à prendre notre mal en patience, nous nous sommes assis pour 5 heures de trajet sur des routes quelques peu défraîchies mais somme toute assez correctes.
Juste le temps de regarder un film ("Away we go", rien que le titre donne envie) de dormir un peu et nous voilà arrivés à destination.
Notre hôtel est situé non loin d'une jolie pagode au stupa doré mais dans un des quartiers les moins touristiques : il est nécessaire de marcher une bonne dizaine de minutes avant de trouver ne serait-ce qu'une gargote proposant du thé. Néanmoins, le AD1 Hôtel est une adresse correcte (notre exigence en matière de propreté des chambres a nettement diminué en parcourant ce pays).
Notre arrivée dans l'établissement à 3h du matin a été un peu rude, pour nous comme pour les veilleurs de nuits: Chacun barragouine un anglais peu clair du fait de l'état de demi-sommeil dans lequel nous sommes tous.
Enfin, dans des lits au draps "Mickey et Minnie", on sombre dans un sommeil lourd qui durera plus longtemps que prévu le lendemain...

Mandalay, premières impressions

La première demi-journée dans cette ville nous a beaucoup plus, on a retrouvé quelques amis backpackers de Bagan et Yangon et vu de loin la plupart des sites touristiques, sans s'acquitter de la taxe pour étrangers (10$, directement dans les poches du gouvernement).
Outre la cacophonie ambiante et les fortes odeurs de poissons et d'épices (dès la sortie de l'hôtel, bonjour les hauts-le-coeur), Mandalay est une ville plaisante par la diversité de ses quartiers et la facilité qu'on a pour s'y repérer. Chaque rue a un chiffre qui se suit selon leur axe nord-sud ou est ouest. En ancien scout averti et adepte des courses d'orientations, c'est un jeu d'enfant pour moi que de nous guider sur le tracé de la promenade proposée par notre guide.
On découvre une jolie Clocktower à rendre jaloux les anglais, un marché où l'on trouve de tout, et des centaines, des milliers de crachats rouge sur le sol.
Les hommes ont ici pour habitude de mâcher les feuilles et les noix de Bétèles, qui secrètent un liquide rougeâtre qui se répand sur les dents (pour les inconditionnels) et leur donne ce sourire si charmeur ! Mais une fois par minutes, ils vident leur bouche et crachent l'excédent de jus qui se retrouve immanquablement sur le bitume... les rues birmanes sont de vraies toile de maître Stupalachi !
Sur ce même sol, on trouve aussi toutes sortes de déchets, mais pas autant que dans le ruisseau qui traverse la ville: la vie d'un éboueur genevois (malgré sa rapidité d'exécution) ne suffirait pas à trier les déchets qui s'y sont accumulés. De même, la STEP d'Aïre ne suffirait pas pour traiter la noirceur épaisse de l'eau qui s'y écoule.
Amis de l'environnement, il y a ici quelque chose à commencer : la sensibilisation à la biodiversité des cours d'eau !
Bref, on lève la tête bien haut pour voir les panneaux défoncés et les publicités sans couleur...
Mandalay est une vraie ville birmane, le doute n'est pas permis !
Nous trouverons notre salut dans le coucher de soleil sur la colline éponyme, avant l'arrivée d'ascenseurs remplis de touristes aux pieds nus. Évidemment, au moment où les couleurs deviennent vraiment belles, une femme locale sort son panneau "Taxe de 2$ par appareil photo et 3$ par caméra video"... C'en est trop, on quitte ce lieu populeux pour entreprendre la descente des centaines de marches qui nous ont conduites au sommet.

Un petit crochet par internet pour dire au monde que nous allons bien et on file se coucher, car la nuit précédente fut courte !
Surtout que le lendemain, nous irons voir les cités anciennes qui bordent Mandalay en compagnie d'un guide local (comprendre "pas cher" et "compétent") et en compagnie de trois amis backpackers.
Les cités anciennes : Innwa (Ava) et Amarapura
De bonne heure, notre fine equipe se retrouve sur la route principale pour prendre un bus collectif. L'attente est pour noua tous l'occasion de nous présenter et de commencer notre interminable série de question sur le peuple birman et sa culture.
Notre groupe est composé de Benjamin (rencontré à l'aéroport de Yangon), de France, de Panji (tous deux rencontrés dans notre hôtel de Bagan), de Fabien, de Lien Lien (notre guide) et de moi-même.
Pour notre première "ville" Innwa ou Ava, qui est en fait une île, on voyage 40' dans un bus plein de vie, pour 45 centimes suisses... Du coup, on a vraiment l'impression de se faire arnaquer à chaque fois qu'on paie nos tickets 10$ entre chaque villes ! Bref. On a pris le bus pour Innwa.
Ce que nous a vraiment apporté cette journée,  au delà des visites finalement assez banales (campagne, champs de riz, temples, murs de briques, précarité, etc), notre guide nous a invité à prendre le temps. Et ça c'est un sacré enseignement. Commencer par prendre un thé au bord du fluve qui nous sépare d'Ava, parce que "Tea ma es friendship" (dixit Lei Lei). Ou s'asseoir dans un temple, un verre de thé dans une main et une banane dans l'autre, tous deux offerts par le gardien de ce lieu sacré, ça apporte plus qu'on ne le pense, même si le ventre crie famine !
Le coucher de soleil au Pont U Bien (du nom du roi qui permit sa construction) clos agréablement cette journée zen.

De retour à Mandalay, on sirote une bière bien méritée, le temps que tout ce petit monde m'écrive un mot dans mon carnet.
Le tout couvert part une voix quelque peu défaillante d'une chanteuse de Karaoké. On ne naît pas forcément chanteuse... Et cela même si le karaoké est une institution dans ces pays du sud est asiatique. Comme me le cria Panji pendant ce "concert" forcé : "At least, se tried !" ("Au moins elle aura essayé!")...
Les adieux sont un peu durs, mais Fabien et moi savons que ce n'est que parti remise, le monde est si petit ! Surtout que Panji habite à quelques heures de Munich, on sera appelé à se revoir !
Deux jours ensemble et un jour chacun de son côté !
Tel est le rythmne que nous semblons avoir pris. Ça nous permet de faire ce que l'on veut le troisième jour : dormir pour Fabien,  aller à la piscine pour moi, par exemple.
J'ai une nouvelle fois enfourché un vélo qui pourrait sortir d'un musée d'antiquité, et une nouvelle fois je regrette de ne pas avoir de casque... la vie des cyclistes dans ces pays ne tien qu'a des freins... mals réglés.
Tant bien que mal, je fuis les rues principales pour trouver un temple en bois. Ce matériau n'est jamais utilisé pour la construction de temples, on préfère la brique et la chaux, qui restent plus longtemps. En lisant un peu plus à son sujet, j'apprend qu'il a été commandité par deux frères chinois, ce qui expliquerai le choix du bois.
Très joli temple, plein de détails et résolument différent de ce que j'ai pu voir jusqu'à présent.
Je colère ensuite contre ce gouvernement qui veut me faire payer 1$ de taxe pour entrer dans l'enceinte du marché de jade. C'est tout vu, je continue ma route, ils abusent vraiment sur ce coup-là !
De fait, je me rends un peu plus dans le centre pour voir la fabrication des feuilles d'or.
1 heure sur deux, une cognée de 5 kilos à la main, ces forçats (d'une certaine manière par ce qu'il reçoivent ce métier de leur père, il n'y a pas trop d'alternatives apparemment) travaillent une heure sur deux, histoire de leur laisser le temps de récupérer.
Puis grâce à mon vélo ultra rapide, je fonce à la piscine pour "voire comment c'est ici". A ma grande surprise, la piscine à ciel ouvert est assez populaire, mais peu de gens s'y baignent vraiment. Les birmans préfèrent se poser dans les gradins qui la jouxte et regarder les autres se débattre pour garder la tête hors de l'eau. C'est un peu moqueur, mais cela n'est pas si loin de la réalité : les cours de natations sont rares et les techniques de nages sont plutôt rudimentaires ou approximatives. Il faudra que je retourne dans une piscine suisse pour comparer...
En fin de journée, après avoir échappé de justesse à une taxation abusive pour port d'appareil photo dans un temple, je rejoins Fabien pour un coucher de soleil sur le palais royal.... Qui se révèle assez désolant.
Sur le chemin du retour il m'annnce son souhait de rester quelques jours de plus dans la ville pour méditer dans un temple bouddhiste. Je ferai donc le voyage vers Hsipaw seul le lendemain, nous nous retrouvrons du coup à Kalaw dans 4 jours.

Lie to me...

Une fois n'est pas coutume, je dois me rendre à 6h30 au coin d'une rue de la ville pour prendre mon bus pour Hsipaw, dans les montagnes de l'ethnie des Shan (anciens virulents independantistes). Je crois rêver mais c'est bel et bien vrai : le charmant bus dont on m'a fait la publicité à l'hôtel (pour qu'ils puissent récupérer une commission je présume) se trouve être une vieille croûte rouillée aux sièges à peine attachés à leur armature métallique... Encore un voyage qui promet de jolis rebondissements, au propre comme au figuré !
Et en voiture ! Les paysages de campagnes défilent derrière ma vitre brisée, des temples aux toits dorés, des charrettes en tout genre... J'ai l'impression, une fois de plus, de faire un voyage dans le temps au fur et à mesure que nous nous éloignons de Mandalay.
8h plus tard (et non 5 comme annoncé à mon hotel, satanée commission), je refoulé le plancher des buffles à Hsipaw. Cette petite ville ne compte que 3 guesthouse où un étranger peut passer la nuit, et une seule d'entre elle propose des treks : c'est là, chez Mr Charles, que je pose mon sac-à-dos.
A peine le temps de poser mes affaires, je demande déjà au guide présent de me faire l'étale des escapades de deux jours qui partent demain.
Je suis tout de suite séduit par un trek dans la jungle et ce pour deux raisons : c'est la première fois qu'ils l'organisent, autrement dit, ça sent l'aventure à plein nez ! Et la secande, il n'y a que trois personnes inscrites, donc plus de loisir pour questionner notre guide.
Le soir il me semble me préparer pour un de mes camps scouts : tout mon matériel de rando est prêt,  ainsi que mon canif' et mon appareil photo chargé à bloc.
Le "Challenging trek"
Notre equipe se compose de Mr Bike, notre guide, de Gwyn et son épouse Clare, des Wales, de Philippa,  qui nous a rejoins à la dernière minute, et moi. Pro nous escorter nous avons droit à 3 porteurs shans et un guide-chasseur. C'est presque une expédition !
Tout commence avec 40 minutes de motobike, assis derrière le conducteur (je plains surtout le mien).
Ensuite, depuis le village de notre guide-chasseur, on traverse plusieurs culture de mais, de riz, des fabriques (très) artisanales de charbon et des champs de sésame. Tout cela nous offre un panorama haut en couleur ! Et qui promet de belles choses pour la suite dans la jungle.
Ce n'est qu'en débit d'après midi que l'on commence à s'enfoncer dans la forêt. Car il ne s'agit pas de la jungle tropicale au sens où l'on pourrait le croire. Le sol est sec et la plupart des plantes sont des bambous de différentes espèces et il n'y a que peu de d'arbres à feuilles caduques, comme dans nos forêts des climats tempérés. On trouve galement quelques lianes, mais rien d'aussi extravagant qu'au Brézil par exemple.
Ce qu'il y a d'enchanteur dans ces forêts, quand le vent se lève dans la canopée, c'est le bruissement des bambous et leur résonnements lorsqu'ils s'entrechocs. Ajoutez un soleil décroissant dans les montagnes sombres de l'ouest, et vous obtenez une atmosphère unique. De celles qui vous font oublier toutes fatigues et peur de l'inconnu. On se tait, et on apprécie ce moment à sa juste valeur.
Nous passons une bonne partie de la journée a monter jusqu'à arriver dans des champs de graminées d'au moins 1,80 mètres. Toujours en montée, transpirants, pleins de graines dans les chaussures et sur le bras... Autant dire que j'étais le seul à voir dans quelle direction nous allions. Nous avons perdus deux fois Philippa à cause de ces herbes et de l'étroitesse du chemin !
Enfin en haut, dans une forê clairsemée t de pins, nous admirons les montagnes environnantes alors que le soleil entame sa dernière ligne droite vers le couchant... les couleurs virent à l'orange et au rouge, donnant aux environs une teinte automnale.

Enfin, nous redescendons dans un creux quelques centaines de mètres plus bas, où se trouve la cabane, ou plutôt le toit, qui nous protégera cette nuit là.
Nous pensions être seuls mais un autre chasseur était là avant nous. Ce fin tireur à abattu 1 jours  plus tôt un cochon sauvage dont il a gardé la truffe (trophée de chasse ?). Les os principaux de la bête sont encore en train de cuire sur la feu lorsque nous arrivons, et tous les morceaux de viande reposent sur une table de bambou un peu plus loin.
On imagine déjà ce que l'on va manger ce soir... Et c'est excellent ! Moins fort en goût que le sanglier de nos contrées, en dés revenus à l'huile,c'est un régal ! Le tout accompagné de riz et de légumes, c'est un véritable festin.
Repus, il ne nous reste plus qu'à nous reposer sur notre lit de fortune, composé de deux couvertures et d'un coussin, sur une large banquette de bambou.... Si large que 4 personnes du groupe ont dormi à même le sol à côté de nous.
Dans cette nuit froide, notre sommeil fut court et entrecoupé de réveils intenpestifs pour remettre ma couverture bien en place. Car oui, je l'avoue, malgré le port de la majorité de mes habits, j'ai eu froid. Mon passé scout m'aura quand même permis de prévoir tous les habits utiles pour cette expédition, incluant l'éventualité d'une soirée fraîche... Ouf !

Le lendemain, après un petit déjeuner bien garni (avec du porc sauvage et du riz), les choses sérieuses commencent directement avec la même pente de la veille, mais à remonter à cette fois. Je dois avouer que je ne sais pas laquelle des deux situations je déteste le plus. En tout cas c'était un bon échauffement pour entamer cette deuxième journée de marche.
Ce fut l'unique montée digne de ce nom de la journée : une fois en haut, nous n'avons fait que descendre, et mes cuisses s'en souviennent encore, surtout de cette dernière partie dans une forêt de bambou où ma tête devait éviter les toiles d'araignées (d'adorables bebêtes d'environ 20 cm de diamètre) et mes pieds les branches basses de bambous. Un pur bonheur !
Notre arrivée dans une rizière, nous rapprochant de la civilisation fut une bonne nouvelle, car le soleil commençait à décroître dans le ciel.
J'ai gentillement décliné l'offre d'un tir à la carabine (j'ai une sainte horreur des armes à feu encore en activité), au contraire de deux Gwyn et Philippa. Leurs balles respectives doivent actuellement se trouver à la frontière chinoise tant leur tire à dévié de la trajectoire menant à la cible.
La magie du premier jour était encore là, car ces paysage étaient magnifiques ! Malheureusement,  toutes bonnes les choses ont une fin et notre retour sur scooter se passe sans accros. De retour à l'hôtel, on a vraiment l'impression de revenir de loin ! Mais on est heureux et satisfaits de ce premier "Challenging trek", comme nous l'avons appelé !

Miss Popcorn

Pas le temps de respirer, le lendemain je pars rejoindre Fabien à Kalaw, non sans avoir vérifié les ragots vantant l'exquise cuisine de "Miss Popcorn": ce restaurant tenu par une vieille dame, excentré de la ville, au fin fond de ruelles poussiéreuses, a tenu toutes ses promesses. Le menu, unique, change chaque jour selon l'arrivage de marchandises et selon la saison. En effet la plupart des légumes et fruits qu'elle propose sont issus de son jardin, à côté du restaurant. Il ne faut pas se fier au premier arrive de plats, quelques autres vont suivre, ce qui donne place à un véritable festin ! Et pour celles et ceux qui me connaissent, vous aurez une idée de la quantité de nourriture que cela représente pour que je l'appelle ainsi !
Le ventre bien rond, je vais à la gare routière et prend le bus pour 15 longues heures de trajet. Qui ont passé relativement vite puisque je me suis endormi sur les bagages des passagers au fond du bus !
Arrivé à Kalaw, on m'attend pour me montrer où se trouve mon hôtel, le "Golden Lily". On est a près de 1000 mètres d'altitudes, et on se les gèle à 3h30 du matin !
Le lendemain je retrouve Fabien qui me raconte son expérience monastique dans le temple à Mandalay. Il n'est pas encore au Nibbana mais observe maintenant une nouvelle approche du Bouddhisme et de la méditation.
Notre hôtel fait pression pour que nous prenions un trek chez eux pour le Lac Inle, malgré notre insistance à dire que nous voulons aussi aller voir  quelles sont les propositions "ailleurs", mais rien n'y fait.
Une fois toutes nos pistes explorées, on se rend à l'évidence : c'est leur trek qui à l'air le plis sérieux. Par exemple, sur le sujet épineux de la nourriture, je cite : "We provide you the best food in Myanmar." On en attend forcément beaucoup, de la nourriture, du coup... J'y reviendrai plus tard.
Il se trouve en plus que l'un des guide que l'on nous a conseillé est le meneur de l'expédition, alors nous, devant tous ces arguments on ne se dit qu'une chose : Banco !
Les treks se suivent mais ne se ressemblent pas !
Au petit matin (9h00) nous sommes 6 à nous présenter pour le trek, Nicolas, un randonneur français, Beryn, néo-zélandais expatrié à Singapour, Nushin et Andre, un couple de californiens, Fabien, que je ne presente plus, et moi.
Le premier jours, on traverse des champs de toute sortes : blé, riz de montagne, maïs qui forment un joli patchwork de couleurs dans ce paysage collinéen.  Il va sans dire que cette marche est d'un niveau bien inférieur à ce que j'ai fait quelques jours plus tôt... Mais ici, la rencontre et les discussions se sont substituées aux efforts et aux paysages grandioses. Et c'est plutôt agréable de varier les points forts des marches !
On traverse une multitude de villages où l'on fait sécher en majorité les piments ou "chilis" et des pois noirs dont le nom m'échappe à présent.
C'est vraiment bucolique comme promenade, les photos en témoignent. On croise des femmes au métier à tisser, des écoles avec des garnements de tous les degrés à l'intérieur, des "vanniers" mais avec des bambous, bref, c'est aussi bien sportif (et encore) que culturel ! Un vrai plaisir.
Tout cela agrémenté de discussions avec Andre et Nushin, puis avec Byron, Nico et Mr Eddy, notre guide.
Je partage volontiers mes impressions et mes ressentis avec Fabien, qui me rend compte des siennes à son tour. Vraiment sympa j'vous dis !
On termine notre journée dans un monastère où l'on passe la nuit sur des matelas plus fins qu'un sandwich SNCF (merci Renaud), impossible de se mettre sur le côté sans ruiner mes épaules. Bref, heureusement qu'on a copieusement arrosé notre repas de Rhum local pour substituer les somnifères. Jusqu'à 3h30 du matin où les moines novices viennent chanter fort et faux dans la grande salle où nous dormons. Les boules Quies sont indipensables... et me permettent même le luxe de me lever en dernier !
Le deuxième jour est sensiblement pareil, sauf notre arrivée sur le lac en bateau (non sans avoir payé une taxe d'entrée de 5$ par tête). Depuis un village, on a pris un bateau "longue-queue" dans un canal en direction du lac. Nous avons passé une heure dans ce bateau en direction de Nyangschwe, à l'extrême nord du Inle Lake.
Durant la croisière, nous croisons nombre de pêcheurs juchés sur une jambe comme des flamants roses : une jambe sur le bateau, une autour de la rame pour faire avancer lentement le bateau, le deux mains occupées à faire défiler le filet dans l'eau. Un bel exercice de yoga !
Enfin, on arrive dans notre sympathique Guesthouse, aux "4 Sisters Inn & Restaurant", pour préparer notre découverte du lac et de ses environs.

Il fait bon vivre au Lac Inle
A n'en pas douter, nous avons fait le bon choix : Terminer par cette région nous en fait vaoir de toutes les couleurs. En trois jours, nous avons vu beaucoup de choses, sans se stresser et sans donner de kyats au gouvernement.
Dans l'ordre, nous avons loués des vélos pour les sources chaudes. La ballade valait bien le détour, encore une fois, la liberté de pouvoir s'arrêter quand bon nous semble n'a pas de prix ! On a juste évité d'entrer dans le spa, car c'était cher (8$) et l'argent va au gouvernement. Le soir, nous avons mangé avec Vittorio, un italien dont la philosophie nous a passablement marquée. Ce quinquagénaire ne voyage qu'à vélo. Il a venait d'effectuer un trajet depuis Bagan jusqu'au lac Inle (env. 500km) en 15 jours, histoire de prendre le temps de s'arrêter et de visiter les environs. Le plus beau, c'est qu'il fait ensuite des récits et des exposés de ces voyages pour une université de personnes âgées dans le nord de l'Italie. Le tout en ajoutant quelques phénomènes physiques et naturels (il est physicien de métier), afin de leur enseigner quelque chose de scientifique. Depuis peu, il fait aussi le tour de l'Italie le long de la "ligne invisible" comme il l'appelle : il s'agit de la succession du point de rencontre entre la terre l'air et l'eau. Et c'est une idée formidable: ils suit le bord de l'eau à pied sur des sentiers, et quand le sentier s'éloigne trop de l'eau, il prend ses palmes et son tuba, jette son sac à la mer et suit la côte en nageant ! Je dois avouer que l'idée de faire ça sur le léman me séduit assez !
Avec lui et nos amis du trek, on a loué un bateau le lendemain pour visiter les villages flottants, leur artisans et jardins flottants aussi. C'est assez spectaculaire de voir ces tomates, ces concombres et ces aubergines pousser au milieu d'une étendue d'eau !
Puis le troisième jour, le 24 décembre, on est allé faire une dégustation de vin...

Merry christmas !

Eh oui ! Ils font aussi du vin au Myanmar ! Comme lors des caves ouvertes, on a pris nos vélos, grimpés les coteaux en quêtes de cet alcool dont le goût est devenu si vague depuis tout ce temps...
Au programme : Shiraz-Temparillo, Late Harvest, Rosé d'Inle et Sauvignon blanc...
Le verdict est un peu rude: on sent qu'il y a un bon potentiel dans les goûts, mais il est encore un peu jeune. On pense prendre une bouteille de Rosé d'Inle (celui dont le goût est, nous semble-t-il, le plus affirmé) quand nous faisons la rencontre de François Raynal, l'exploitant et maître de bord du lieu. Il a tout fait, tout imaginé et presque tout expérimenté pour que ce vin soit. Et ce n'est pas une mince affaire. Il nous propose une visite du site et en prime, un dégustation de quelques crus encore en fûts ! On apprécie ces vins plus corsés et plus ronds (un bon Pinot Noir, un très bon Shiraz et un Chardonnay intéressant). Pour ce petit tour, en privé, on est rejoint par un jeune couple de français qui se laissent aussi séduire par l'histoire du site.

Nous avons commencé la dégustation à 14h00 et nous voilà encore à la tablée à 18h00. Le soir tombe et on oublie presque que nous sommes le 24 ! On propose gentiment à François et au couple de nous rejoindre pour le réveillon dans un petit resto sympa à Nyangschwe, le "Green Chili".

Et nous voilà tous les 5, rencontrés dans la journée, à manger ensemble le soir de Noël, chacun apportant sa bouteille. Et oui, on peut se permettre de faire ça quand on a le boss du domaine avec soi. On a même pas eu à payer le droit de bouchon de 5$ par bouteilles. Evidemment, François a triché en apportant 3 bouteilles (ce qui faisait très exactement une bouteille par personne) dont une de Red Tawny, une sorte de Porto, pour le dessert. Malgré le retard chronique dans l'ordre des plats et la simultanéité dans laquelle on nous les donnait, on a passé un bon moment. On a posé une multitude de questions à François sur "la vie au Myanmar". Il nous a bien répondu, mais on a vite senti que son regard sur ce pays était peut-être un peu biaisé. En effet, de part son patron (un des députés nationaux, donc un gars vraiment important) il a des facilités assez importantes : Son salaire semble être plus que raisonnable, son temps de travail correcte, ses amis expatriés ont des restaurants dans lesquels il mange gratuitement, un des actionnaires de la boîte lui prête un appartement à Tokyo une fois par année, il a un appartement à Bangkok... La liste serait sûrement plus longue si il nous avait tout dit, je pense. Donc, on prend ce qu'il nous dit avec des pincettes, et on l'analyse. Car quand il nous dit que la dernière fois que de députés ont (trop) bus dans son établissement (avec son boss) et qu'ils ont scandés la libération des prisonniers politiques du pays, on se demande comment l'interprêter...
Bref, je ne vais pas plus parler de ce repas, sauf que Fabien était passablement sur les nerfs après avoir entendu François faire l'étalage de sa vie, selon lui très corrompue.
Moi j'en retire un repas sympa avec des gens ue je connaissais pas avant, et c'est cela qui m'a marqué et fait plaisir !
Le lendemain, on prend le bus pour revenir à Yangon. 15 heures de trajet, mais là, on est prêts et patients jusqu'au petit matin (5h00).

Yangon, Acte 2

Pour notre deuxième apparition dans l'ex-capitale, on patiente à la "Mother Land Inn 2 Guesthouse" jusqu'à 16h00 pour se rendre à la "Paya Schwedagon", lieu cultissime pour les birmans. On passe la journée sur internet (toujours aussi lent que ça nous rappellerai notre ancienne connexion 56k), la sieste (après un trajet de bus balloté dans tous les sens) et la lecture (un nouveau romand : "La couleur pourpre" que je recommande à ces dames).
Enfin, vers 16h30 on se décide à se mouvoir vers le plus grand centre religieux du pays.
Un bus jaune nous en approche approximativement: Quand le bus s'arrête, on nous montre le stupa doré au dessus d'une rangée d'arbres. Il nous explique en birman comment y aller, autant dire qu'on était laissés à nous-même ! Mais comme on des grands garçons, on a tout de suite trouvés le chemin du Bouddah et nous voilà dans le parc de la Paya Schwedagon.
L'accès se fait en 3 escalators et enfin, on arrive au pays de cette tour dorée. C'est magnifique, et notre choix dans l'heure de visite s'avère judicieux : On trouve beaucoup de birmans en pleine prière, des chandelles que l'on commence à allumer et des reflets dorés tout autour. Une fois la nuit tombée, le stupa est illuminé par des projecteurs et ses reflets se répercutent sur tous les bâtiments alentours : Fabuleux !
Vers 19h00, on rentre vers notre guesthouse. Fabien a juste le temps de m'expliquer une énième fois les techniques de maîtrises de l'Iso de mon appareil photo et on est de retour "at home".
Puis, après 20 jours de voyage dans ce pays qui en mériterait bien 8 de plus, on se rend à l'aéroport pour retourner à Bangkok.
Ce retour en Thaïlande est autant synonyme de séparation que de retrouvailles. C'est Fabien que je quitte pour mieux retrouver ma chère et tendre à l'Udee Hôtel !
Après presque deux mois de voyage côte-à-côte (ou plutôt sac-à-sac) je me dois de lui tirer ma révérence pour sa patience et son amitié, pour ces moments partagés au coucher du soleil, dans la liesse, l'ébahissement ou ... la merde.
On s'en est toujours (plus ou moins bien) sorti et comme tu me l'as dis, je pourrais aussi tout-à-fait envisager de continuer ce voyage en ta compagnie,

Merci Fabien, ce post est pour toi !

6 commentaires:

  1. Cynthia & Benoit2 janvier 2012 à 02:25

    Salut cousin,
    Ton magnifique blog nous donne envie à chaque coup d'oeil hebdomadaire !

    Merci et continue de nous faire rêver...

    Bises

    Cynthia et Benoît

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  2. Salut Etienne, superbes tes aventures, et très agréablement racontées! Ca donne envie de repartir.. Continue à bien profiter et à nous faire partager tout cela, et bonne année!

    Loana

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  3. Merci pour cette longue histoire... Que d'aventures!!! Tu voyages avec toute ta sensibilité, nous la sentons à chaque phrase.
    Bonnes vacances au bord de cette plage paradisiaque, je vous embrasse tous les deux.
    Brigitte.

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  4. Vu l'heure qu'il est ici, je n'ai pas tout lu, mais j'aime bien le style fluide, simple, humoristique, avec en même temps de belles envolées... poétiques ? J'ai le droit? :)

    Hahaha bientôt à mon tour (je pars le 14 janvier)

    Bises et bonne année

    Alexandra (du viva)

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  5. Merci pour tous vos messages, je ferai en sorte de ne pas vous décevoir dans les prochains posts, avec, je ferai plus attention, moins de fautes d'orthographe et de syntaxe... Veuillez m'excusez pour ces erreurs !
    Tout de bon à toutes et tous !

    Etienne AKA -El Gigante-

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  6. Mingalaba!
    Cest France! Je fouinais dans mon carnet se voyage et je suis tombé sur l'adresse de ton blog ...ça fait plaisir de lire sur nos quelques moments birmans passés tous ensemble!!

    Où vs cachez-vous en ce moment,toi et Fabien?
    Bises de Boulogne

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